L’art urbain opère un virage. Les artistes qui ont débuté dans la rue font évoluer leur art singulier. Certains s’emparent de problématiques politiques et sociales actuelles, tandis que d’autres adaptent leur pratique au contexte des expositions en galeries. Plusieurs expositions témoignent de l’impact des pratiques urbaines sur la production contemporaine. Pour ce numéro, Stuart rend compte de cet art qui se renouvelle encore à travers des exemples emblématiques. Les artistes Mist de Montpellier, Rime de Brooklyn se confient et nous dévoilent comment ils font évoluer leur peinture, tout en gardant la matrice du graffiti au centre de leur travail. Cleon Peterson décrypte sa dernière exposition «Blood & Soil», où il aborde avec une violence envoûtante des questions politiques actuelles, à la veille des élections Américaines de mi-mandat. Bordalo II, garde la rue comme terrain de jeu, recycle les déchets qui s’y trouvent et les transforme en sculptures gigantesques pour alerter l’opinion sur des problématiques écologiques : la disparition de nombreuses espèces animales liée à notre sur-consommation. Détour par Londres où la galerie Lazinc rend hommage à Rammellzee, artiste inclassable qui n’a pas dévoilé tous ses mystères. La Fondation Louis Vuitton, elle, expose 120 oeuvres de Jean-Michel Basquiat, passé du tag à des collaborations prestigieuses telle que celle avec Andy Warhol, marquant l’Histoire de l’art. Cette liberté intrinsèque aux pratiques de rue, ce refus des normes qui qualifie la street culture comme un art expérimental, se retrouve également dans le choix des lieux qui les accueillent. Un festival organisé à 3 000 m d’altitude, montrant comment l’urbain peut côtoyer la nature. Ou en banlieue, faute de galeries municipales, le Street-Art Festival s’invite en événement alliant live painting sur formats XXL, exposition, DJ set… Stuart vous propose ainsi d’en découvrir les éléments d’actualité, attestant de sa réelle mutation qui l’aspire vers une nouvelle dimension.